• Poursuite du mouvement social contre l’insécuritéLe gouvernement a fait le service minimum en prenant des mesures sécuritaires qui restent à renforcer mais le volet social est à construire. Il aura quand même fallu plusieurs semaines de droit de retrait des agents des établissements scolaires et des chauffeurs de bus, puis de grèves avec barrages pour en arriver à ces premières mesures. Elles ont été obtenues grâce à la détermination des manifestants et aux menaces concrétisées sur la tenue de la rentrée et des élections législatives partielles d’aujourd’hui. L'essai a été transformé puisque les parents d'élèves ont massivement refusé d'envoyer leurs enfants dans les établissements scolaires. Par conséquent, la rentrée a été ratée, contrairement à ce que raconte la propagande gouvernementale et ce parce que le soutien populaire à ce mouvement est massif et entièrement justifié tant l’absence d’écoute des acteurs de terrain est devenue intolérable. La circulaire du Vice-rectorat appelant nos collègues à pointer dans des établissements de proximité géographique en dehors de leur établissement d’exercice, n’est pas légale et entraine une prise de risque pour les enseignants. C’est un bel exemple de décision arbitraire qui illustre l’absence de concertation. Elle est une nouvelle provocation qui ne restera pas sans suite.

    L'appel au boycott des élections est aussi massivement suivi aujourd'hui à n'en pas douter. Les résultats le démontreront bientôt. Des élections à faible participation entament et décrédibilisent leur légitimité. Les questions posées par cette immense mobilisation vont au-delà des enjeux d’une élection partielle fut-elle législative. Ce mouvement exige un rattrapage en matière de logement, de transports, de mesures pour l’emploi, d’infrastructures et de protection sociale. Mayotte, 101 ème département et française depuis 1841 avant Nice et la Savoie, veut plus d’État sans attendre !

    Il ne s’arrêtera pas aux mesures qui relèvent des compétences régaliennes de l'État. Les services publics comme la santé et l'éducation doivent obtenir un renforcement des effectifs en titulaires au moyen de mesures d'attractivité. Nous avons des propositions déjà faites lors du mouvement d’avril 2016 quand Annick Girardin était ministre de la Fonction Publique mais jamais acceptées. Elles sont pour certaines dans la table revendicative. Elles doivent aujourd'hui être entendues par un émissaire clairement mandaté par l'Etat qui puisse s'engager au nom du premier Ministre afin de trancher sur d'éventuels désaccords interministériels. Cela est un préalable à l’ouverture de négociations. 

    Les barrages sont toujours là aujourd'hui dimanche 18 mars et la grève continue. La FSU maintient son préavis jusqu’à nouvel ordre. Le rassemblement populaire et unitaire, c’est ici et maintenant !

     


  • La Fonction publique a un rendez-vous national et unitaire de grève et d'action le jeudi 22 mars. A Mayotte, il est vraisemblable que la grève et les barrages continuent la semaine prochaine. Dans le contexte de services publics en déshérence que connait le 101 ème département, participer à cette journée d'action est dans la continuité du puissant mouvement social actuellement en cours.

    Le tract que vous trouverez là, Tract 22/03 montre tous les mauvais coups du gouvernement à l'égard des fonctionnaires. Mais ce qui est peut-être le plus inquiétant, c'est cette volonté de réduire le périmètre de l'action publique. Alors qu'à Mayotte, on demande plus d'État, le gouvernement annonce sa volonté de recourir encore davantage à la contractualisation contraire aux principes du statut et porteuse de risques de précarisation de la profession, remet en cause le rôle de l'État, les statuts des fonctionnaires et ampute leur pouvoir d'achat ( hausse de la CSG, des cotisations retraite, gel du point d'indice, report des mesures PPCR, rétablissement du jour de carence,...) 

    C'est tout le contraire que nous demandons pour Mayotte : nous voulons recréer de l'attractivité pour des titulaires, les stabiliser au moyen de mesures comme l'indexation à 1,53, prévoir un plan de titularisation des contractuels, renforcer l'encadrement en fonctionnaires autant que de besoin et rétablir des services publics de qualité 

    La FSU a déposé depuis le 12 mars un préavis de grève reconductible qui couvre tout le monde. Cet appel à la grève  pour le 22 mars est une raison de plus pour participer à des actions. chacun d'entre nous de voir comment gérer en fonction de la situation et des risques qu'elle peut engendrer. De toutes façons, vous pouvez nous joindre pour obtenir des informations. Mais cette journée, si elle est réussie, pourrait être l'occasion de remettre au premier plan le besoin d'investissements dans les services publics à Mayotte. 

    Syndicalement

    Serge Ciccone 06 07 23 27 02
    Omar Attoumani AMBRIRIKI 06 39 19 78 21

  • Chers collègues, 

    Le directeur de cabinet de madame le Vice recteur a envoyé un courriel aux  chefs d’établissement.  

    En voici un extrait : 

     "nous demandons que chacun de vos personnels ne prenne aucun risque inconsidéré pour rejoindre un lieu de travail et reste éventuellement chez lui dans l'attente du retour à une situation plus apaisée. « 


    Tous les chefs d’établissement n’ayant pas encore relayé l’information, je  vous conseille donc, comme hier,  la plus grande prudence dans vos déplacements : ne forcez pas les barrages, prévenez vos établissements d’affectation que vous ne pouvez pas vous y rendre. 


    Bon courage à toutes et à tous.


  • Mamoudzou, le 2 mars 2018,

    La FSU Mayotte s’associe au mouvement de grève générale actuel contre l’insécurité. Elle soutient la demande d’application immédiate des minimas sociaux en matière de prestations et de salaires et l’exigence d’investissements massifs dans les services publics, mais la fédération tient à préciser ses positions.

    La vraie question du rétablissement de la sécurité au travail et dans la vie quotidienne ne trouvera aucune solution durable dans des réponses simplificatrices qui consisteraient notamment à désigner l’immigration comme responsable ou à se contenter d’une augmentation des effectifs des forces de l’ordre aussi importante et nécessaire fut-elle.

    Les évènements du lycée de Kahani ont montré que les établissements scolaires du second degré constituent une cible privilégiée de la délinquance organisée. Les 4 semaines de droit de retrait exercé par les agents de cet établissement n’ont débouché sur aucune des demandes formulées par ces collègues de présence permanente des forces de l’ordre et d’augmentation de l’encadrement en vie scolaire, le vice-rectorat ayant considéré que l’exclusion de dizaines d’élèves suffirait à rétablir le calme et la sérénité. Or nous avons tout lieu de croire qu’il n’en est rien. À cet égard, nous ne nous satisfaisons pas des déclarations d’intention de la Ministre des outre-mer sur un plan de sécurisation des transports et établissements scolaires à venir dans les 15 jours. Ce n’est pas non plus par les retenues sur salaire que le vice-rectorat résoudra l’absence de confiance de nos collègues dans la capacité de l’institution à les protéger ainsi que leurs élèves.

    La FSU Mayotte estime qu’une des réponses à l’insécurité passe par la scolarisation de tous les jeunes en âge de l’être et ce dès trois ans. Cela signifie qu’il faut des constructions supplémentaires mais aussi une augmentation du nombre d’agents titulaires en travaillant l’attractivité qui, permettrait d’instaurer un plan de formation/titularisation des agents contractuels. Ces mesures sont également indispensables à la lutte contre l’échec et le décrochage scolaire. Il est inadmissible qu’un territoire de la République française soit incapable de faire respecter la scolarité obligatoire. Qu’ils soient déscolarisés, en échec ou en décrochage scolaire, ces jeunes livrés à eux-mêmes sont ceux-là même qui forment le terreau sur lequel peut se développer la délinquance. Mais il y a aussi ceux qui, pourtant inclus, sont en grande précarité voire en détresse et ne trouvent pas dans les établissements les services sociaux dont ils auraient besoin.

    La FSU Mayotte exige un plan d’urgence pour :

    - des services publics de qualité à Mayotte avec des infrastructures adaptées au nombre de personnes à accueillir et un encadrement renforcé grâce à une politique d’attractivité

    - des conditions de travail décentes pour les personnels comme pour les usagers

    - des effectifs par classe respectueux des normes de l’éducation prioritaire 

    - une vraie médecine scolaire avec des moyens permettant le suivie de la santé des jeunes

    - le développement massif du sport scolaire et des structures sportives.

    Nous appelons tous les personnels à se mobiliser massivement notamment à l’occasion de la grève unitaire nationale de la fonction publique prévue le 22 mars prochain afin d’exiger un plan de rattrapage en urgence pour Mayotte.

    En 1789, sous la révolution, lors de la création des départements, Mirabeau disait que cette nouvelle unité territoriale devait « rapprocher l’administration des hommes et des choses ». Le gouvernement devrait s’en inspirer. 


  • Les collègues ont été destinataires d’un message du vice-rectorat adressé spécifiquement aux enseignants et le SNES Mayotte a par ailleurs pris connaissance d’une autre communication du VR adressé aux chefs d’établissements. De l’avis des plus anciens d’entre nous, on n’a jamais vu une telle réaction de la part d’un VR depuis 2005. Marque d’affolement ou pas, cela reste inacceptable. 

    Les deux documents font état d’une rentrée en « mode dégradé ». C’est le moins qu’on puisse dire alors que, depuis trois semaines se déroule et se poursuivra la semaine prochaine une grève générale avec des barrages un peu partout sur l’île. Mais le VR au prétexte de « ne pas adopter une attitude provocatrice aux yeux de la population » prétend réorganiser les services en appliquant un « principe de proximité géographique », nouveau concept et qui concernerait les élèves comme les enseignants ! 

    Les élèves ne pouvant se déplacer par « manque de transports ou à cause des barrages auront accès à l’établissement du second degré le plus proche de leur domicile » Quant aux enseignants, « ils peuvent rejoindre un établissement proche qui n’est pas leur lieu d’affectation officielle où ils devront se signaler dès leur arrivée ». Mais ce n’est pas écrit qu’ils doivent le rejoindre, ce n’est donc pas une obligation.

    Si l’on peut comprendre la volonté de mettre à disposition des élèves des ressources pédagogiques numériques, comment peut-on, dans le contexte d’insécurité que nous connaissons envoyer des jeunes dans des établissements dont ils ne sont pas élèves ? De plus les enseignants ont des établissements d’affectation et d’exercice, ce ne sont pas des équipes mobiles qu’on peut déplacer au gré des besoins. Quel serait le sens d’une telle démarche si ce n’est d’organiser une vaste garderie ? Au prétexte d’organiser une rentrée coûte que coûte, les enseignants devraient donc se rendre dans les établissements proches de leur domicile sans ordre de mission, sans couverture ? L’accident de travail pendant le trajet n’étant reconnu qu’entre le lieu d’affectation et le domicile privé, c’est hors de question. Faut-il redire une fois de plus que les enseignants exercent, dans le respect de la règlementation, un service d’enseignement et pas autre chose ? 

    Voilà une raison supplémentaire de participer massivement, dès cette rentrée, à la grève pour laquelle la FSU a déposé un préavis. Nous en avons assez de ce type de traitement qui ne tiendrait aucun compte de notre situation statutaire et règlementaire et du contexte social. 

    Nous invitons nos collègues à ne pas prendre de risques inutiles en s’aventurant sur des routes barrées sans garantie de retour chez eux. Le SNES-Mayotte, par ailleurs, a des informations selon lesquelles des barrages hors contrôle du collectif et de l’intersyndicale seraient organisés la semaine prochaine. Là encore la grève est une réponse. Elle l’est aussi, enfin et surtout, si l’on veut que nos revendications sur la stabilisation, l’attractivité et la mise en place d’un plan de titularisation des contractuels, aboutissent un jour.

    Tous en grève dès le 12 pour protester contre le mépris, l’insécurité et qu’on compense enfin nos difficiles conditions de travail !





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