• Comme prévu, le gouvernement a adressé aux partenaires sociaux son "programme de travail" sur la réforme du code du travail, mardi 6 juin 2017. Le document confirme les thèmes de réforme, la méthode et le calendrier. Ainsi, les ordonnances devraient porter sur trois domaines : le renforcement de la négociation collective et l'articulation des différents niveaux de négociation ; la simplification et le renforcement du dialogue social et de ses acteurs ; et la "sécurisation des relations de travail" - qui recouvre en particulier la barémisation des indemnités prud'homales en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. La concertation préalable sur ces trois thèmes va se poursuivre jusqu'au 21 juillet, à raison de deux réunions par organisation et par thème. Le projet de loi d'habilitation doit quant à lui être présenté en Conseil des ministres le 28 juin pour un vote "durant l'été".

     
    Dans son "programme de travail pour rénover notre modèle social", envoyé aux partenaires sociaux mardi 6 juin 2017, le gouvernement confirme sa volonté de publier les ordonnances réformant le code du travail "à la fin de l'été". Pour ce faire, des réunions bilatérales avec les organisations patronales et syndicales se tiendront à un rythme soutenu jusqu'à mi-juillet, avant de nouvelles concertations "en août", et la consultation "début septembre" "des organismes compétents dans lesquels siègent notamment les partenaires sociaux" (CNNCCoct, Conseil supérieur de la prud'homie...). Le projet de loi d'habilitation doit être présenté en Conseil des ministres le 28 juin, pour être examiné "durant l'été par le Parlement".
    un programme de travail plus large
    Au-delà de ce premier bloc de réforme, le gouvernement annonce cinq autres "grandes réformes complémentaires" censées être "menées dans les 18 prochains mois" :
    - "redonner de façon immédiate et visible du pouvoir d'achat aux salariés, par la suppression des cotisations salariales sur l'assurance maladie et l'assurance chômage, financée par un transfert sur la CSG", une réforme qui sera "effective dès le 1er janvier 2018" ;
    - "renforcer efficacement les dispositifs de formation professionnelle, à travers un plan massif d'investissement pour les demandeurs d'emploi, les jeunes et les salariés dont les métiers sont appelés à évoluer rapidement", avec de premières mesures annoncées "dès la rentrée 2017" pour une entrée en vigueur "dès début 2018" ;
    - "ouvrir l'assurance chômage aux démissionnaires et aux indépendants", dans le cadre d'une réforme "progressivement mise en œuvre à compter de l'été 2018" ;
    - "refonder l'apprentissage pour développer massivement l'offre des entreprises en direction des moins de 25 ans", avec une application progressive "pendant les deux prochaines années" ;

    - "rénover notre système de retraites" à compter de 2018.

    Nasr Allah Lakhsassi

     


  • Ce matin le SNUEP était présent à la manif devant le VR !!!!  La preuve en image


  • Voici maintenant une semaine que le nouveau gouvernement a été constitué. Rappelons d'emblée que nos organisations, quant à elles fidèles à l'indépendance syndicale, n'ont pas appelé à voter en faveur de M. Macron.

    Syndicalistes, nous sommes attachés à la vie démocratique. Nous constatons que le nouveau Président de la République - largement élu par défaut - est, y compris au deuxième tour, si l'on tient compte de l'abstention ainsi que des votes blancs et nuls, minoritaire dans le pays. Dans cette situation inédite, le bon sens et l'intérêt général voudraient que soient entendues et respectées les attentes et les demandes du plus grand nombre, de la majorité, du peuple, en somme...

     Syndicalistes, nous sommes responsables. Nous allons donc prendre connaissance officiellement des projets du gouvernement.

     Syndicalistes, nous sommes attachés au dialogue social. Nous sommes par conséquent ouverts aux discussions, aux négociations et aux accords allant dans le sens de l'intérêt des personnels.

     C'est pourquoi nous sommes d'ores et déjà extrêmement inquiets par les velléités du gouvernement Macron-Philippe d'imposer une nouvelle loi travail dès cet été par le biais des ordonnances. Faut-il comprendre qu'il est l'heure, pour notre pays, de passer à la moulinette « tatchérienne » ? A en lire et entendre les thuriféraires divers et variés, faut-il comprendre qu'il s'agit d'en finir avec les acquis du Front Populaire et du Conseil National de la Résistance ? Syndicalistes, attachés au progrès social et à la démocratie, nous ne saurions l'accepter...

    Nous avons donc un nouveau ministre. Il s'agit de M. Jean-Michel Blanquer. Naturellement, nos organisations vont le rencontrer promptement et prendre officiellement connaissance de ses projets pour l'Education nationale.

     Sauf que le choix de M. Blanquer n'est pas anodin. Dirigeant du « Groupe Essec », lui-même rattaché à l'Institut Catholique de Paris, il a été recteur à deux reprises et numéro deux rue de Grenelle sous le ministère de Luc Chatel durant le quinquennat Sarkozy après avoir été directeur adjoint du cabinet de Giles de Robien. Il n'est donc pas nouveau, il n'est pas là par hasard. Ce n'est en rien un homme « neuf » mais au contraire un ministre qui porte déjà un lourd bilan sur ses épaules.

    Ses idées nous sont connues. Il les a encore récemment exposées dans son livre-programme L'Ecole de demain, réalisé officiellement avec l'Institut Montaigne, think tank libéral.

    M. Blanquer est un fervent partisan de l'autonomie des établissements qui disposeraient d'une large liberté pour affecter la dotation horaire entre les disciplines. Parallèlement, il souhaite renforcer les pouvoirs des chefs d'établissement en permettant notamment le recrutement des enseignants sur profil et leur évaluation par le seul chef d'établissement.

    Concernant plus spécifiquement l'enseignement professionnel public, il affirme « que le lycée professionnel doit être une grande priorité des années à venir, avec un nouveau contenu et une nouvelle image » et se dit partisan d'« une mutation complète du contenu et de l'image des lycées professionnels, tenant compte des grandes évolutions de notre temps ».

    Il est partisan de la régionalisation, affirmant « que le lycée professionnel pourrait bénéficier d'une plus grande régionalisation. La région est désormais pleinement l'entité compétente en matière d'emploi et de formation professionnelle. Le lycée professionnel, au travers du CAP et du Bac Professionnel, est conçu pour mener directement à l'emploi. Il est donc logique d'imaginer la région en pleine responsabilité pour faire réussir les lycées professionnels ». Naturellement, c'est sans surprise qu'il déclare vouloir adapter les lycées professionnels aux « besoins économiques territoriaux ».

    Outre la régionalisation, il se dit défavorable à la poursuite d'études supérieures pour les bacheliers professionnels.

    M. Blanquer a un projet construit, structuré et connu : autonomie, régionalisation, développement de l'apprentissage tous azimuts, concurrence entre les établissements, etc. Il n'est donc guère surprenant que le MEDEF applaudisse à ces orientations qui font écho à ses propres propositions.

    Il n'est d'ailleurs pas anodin de voir ressurgir le vieux serpent de mer de l'annualisation du temps de travail des enseignants...

    Comme enseignants et comme syndicalistes, nous savons qu'une telle politique ne pourra avoir que des effets dévastateurs pour nos élèves mais aussi sur les conditions de travail et le statut des enseignants.

    A notre nouveau ministre, nous souhaitons rappeler l'évidence : on ne dirige pas l'Ecole de Jules Ferry comme on gère une école de commerce. Notre modèle est celui du service public et non celui de l'entreprise et de la concurrence entre les établissements.

    Nous avons été unis pour obtenir le retrait de la Loi Travail ou de la réforme du Collège : nous continuerons. Nous saurons faire preuve de la plus grande vigilance face aux différents projets du nouveau gouvernement. Nous en informerons les personnels et organiserons si besoin la mobilisation des personnels afin de faire échec à cette politique de régression.

    Aussi, le SNUEP-FSU Paris, la CGT Educ'Action Paris, le SNETAA-FO Paris réaffirmeront les revendications des professeurs des lycées professionnels :

    - Arrêt du PPCR et de la réforme de l'évaluation, outils de l'individualisation des salaires et des carrières ;

    - Arrêt de la régionalisation de la carte de formation professionnelle ;

    - Contre le transfert aux régions de l'enseignement professionnel ;

    - Arrêt du développement de l'apprentissage ;

    - Ouverture des postes, des classes, et des concours dans toutes les disciplines.


  • Un appel à candidatures pour Mayotte a été publié au BOEN du 3 mai dernier. Il s'agit de postes à profil à pourvoir dans notre département dans le premier et le second degré pour des collègues détenant la certification FLE/FLS, français langue étrangère, français langue seconde. La discipline n'est pas précisée. Les postes à pourvoir situés par communes sont consultables dans cette liste avec la description des missions, le profil attendu et les compétences requises.

    La date limite d'envoi des dossiers est le 1 juin 2017.

    Des mesures d'attractivité pour venir à Mayotte sont exposées. Nous ne rappelons pas ici les conditions communes à tous. Il faut toutefois remarquer des éléments spécifiques mis en avant et qui constituent un avantage comparatif par rapport à celles et ceux qui mutent dans le cadre "normal" du mouvement interacadémique:
    1) Pour ceux qui ont sollicité et obtenu une mutation interacadémique, le bénéfice de cette mutation pourra être conservé ( l'académie obtenue devient la nouvelle académie d'origine).
    2) Le bénéfice de l'IFCR pourrait être accordé sous condition de deux ans de durée de service au lieu de 4. Pour le SNES, cette dernière mesure semble peu sécurisée juridiquement en l'absence de modification du décret 89-271. Mais elle constitue tout de même une avancée qui devrait être généralisée si elle était confirmée. 
    3) Les collègues bénéficieront d'une priorité absolue pour l'académie qu'ils souhaitent rejoindre, sous réserve d'avoir exercé à Mayotte pendant au moins quatre années, soit à compter du mouvement 2021.
    4) Le droit de retour dans l'académie d'origine est assuré dés lors qu'on en fait la demande.


    Ces avantages ne doivent pas être négligés mais le SNES et le SNUEP doute ( et c'est le moins qu'on puisse dire) de l'efficacité d'un recrutement sur profil pour un département qui n'arrive pas à pourvoir les postes en titulaires et à tout le moins souhaiterait que ces mesures soient généralisées à toutes et à tous en y ajoutant les mesures d'attractivité financière que nous préconisons.

    Merci aux co-secrétaires du SNES Mayotte


  • Pour le SNUEP-FSU, c’est non !

    Le bureau national du SNUEP-FSU dénonce avec force les projets d’Emmanuel Macron qui constituent une attaque frontale contre l’enseignement professionnel public, en voulant le placer sous la tutelle du patronat. Son objectif de faire de l'apprentissage « le cœur de l’enseignement professionnel » entraînera une dégradation majeure des conditions d'études des jeunes de la voie professionnelle et des conditions d’enseignement des professeur-es de lycée professionnel.

    Le développement massif de sections d'apprentissage dans tous les lycées professionnels et l’instauration de périodes de pré-apprentissage après la 3ème visent à instaurer un quasi monopole de l’apprentissage dans la formation professionnelle initiale. Faut-il rappeler que le mixage des publics et des parcours s’est révélé inefficace pour les jeunes ? Qu’il est fortement dénoncé par le SNUEP-FSU et par l'ensemble des personnels ? Faut-il rappeler que, contrairement à ce qu’avance Emmanuel Macron, l’enseignement professionnel public garantit davantage la réussite scolaire et l’insertion professionnelle ? Qu'il est souvent le dernier rempart contre le décrochage et permet à de nombreux jeunes d'accéder à une première qualification ? Le projet d'Emmanuel Macron n'a rien d'une idée « nouvelle » : vieille antienne libérale, il constitue une régression sociale majeure, renvoyant les jeunes les moins favorisé-es sous la coupe du patronat et les privant de leur véritable droit à l’éducation.

    Certaines préconisations, comme celle consistant à confier certains élèves sortant de 3ème à des organismes autres que publics ou celle annonçant la création de licences par apprentissage pour les bachelier-es professionnel-les se feront au détriment de l’intérêt des jeunes concerné-es. Vouloir exclure ainsi tout un pan de la jeunesse du service public d'éducation en renvoyant la responsabilité de leur formation uniquement aux entreprises signifie clairement un désengagement de l'État vis-à-vis de l'ensemble des familles concernées.

    La menace brandie par le président de la République de supprimer la taxe d'apprentissage à tous les établissements qui ne développeraient pas de sections d'apprentissage relève du chantage et augure mal du respect du dialogue social à venir.

    Le SNUEP-FSU dénonce le projet du président de la République qui vise à démanteler l'enseignement professionnel public et qui s'inspire très largement des préconisations du Medef, à l'opposé des besoins sociaux et des enjeux économiques à relever.

    Le SNUEP-FSU mettra tout en œuvre pour informer les collègues et créer les mobilisations nécessaires afin de faire échec à ce projet.

    Pour le SNUEP-FSU, valoriser l'enseignement professionnel public sous statut scolaire fait partie des exigences sociales. 





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