• AEF du 15 septembre 2017 / Front uni des syndicats de fonctionnaires le 10 octobre contre la politique du gouvernement

    Cela n'était pas arrivé depuis le 15 mai 2014. Et encore, FO avait alors défilé de son côté. Le 10 octobre prochain, date du rendez-vous salarial prévu dans l'agenda social par le gouvernement, l'ensemble des neuf fédérations syndicales représentatives de la fonction publique (CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, Solidaires, CFTC, CFE-CGC et FA-FP), se mobiliseront pour protester d'une seule et même voix contre la politique gouvernementale menée à l'égard des agents publics.
    Après la tenue d'une réunion intersyndicale le 14 septembre en soirée, les responsables syndicaux ont tous apposé leur signature ce 15 septembre au bas du communiqué commun confirmant cette décision.
    UNE INITIATIVE "À LA HAUTEUR DES ATTAQUES CONTRE LA FONCTION PUBLIQUE."
    "Nous sommes très satisfaits car nous avions déjà proposé une telle action lors de l'intersyndicale du 30 août, commente Bernadette Groison, la secrétaire générale de la FSU, qui appelle depuis longtemps de ses vœux une action commune. En même temps, cette mobilisation est à la hauteur des attaques actuelles contre la fonction publique qui donnent l'impression d'un retour en arrière."
    De fait, "depuis l'arrivée du nouveau gouvernement, les mesures négatives s'accumulent pour les agent.e.s de la fonction publique : gel de la valeur du point indice, rétablissement de la journée de carence, perspective de 120 000 suppressions d'emplois sur les trois versants de la fonction publique...", rappelle le communiqué commun. À cela s'ajoutent les futurs états généraux du service pub qui pourraient déboucher sur une réduction des missions de service public exercées par les fonctionnaires (ce qui permettrait de "flécher" les suppressions de postes), le probable allongement du calendrier d'application du protocole PPCR et la menace de la mise en place d'une gestion différenciée des agents des trois versants.
    ABSENCE D'AMÉLIORATION DU POUVOIR D'ACHAT
    Autant de mesures annoncées concomitamment qui "vont continuer à dégrader les services publics", s'inquiète Bernadette Groison, vont au-delà ce que pouvait laisser présager le programme d'Emmanuel Macron et, surtout, ne vont pas dans le sens de l'amélioration du pouvoir d'achat des agents promis par le chef de l'État. Sur ce point, les premières pistes de compensation de la hausse de la CSG prévues pour les agents et présentées le 13 septembre ont été la goutte qui fait déborder le vase.
    "Contrairement à l'engagement fait aux agent.e.s public.que.s par Emmanuel Macron dans le cadre de sa campagne présidentielle, [...] la hausse de la CSG se traduira au mieux par une simple compensation dans la fonction publique, c'est-à-dire sans gain de pouvoir d'achat pour les agent.e.s !", estime ainsi l'intersyndicale, rappelant par ailleurs son "attachement au code des pensions civiles et militaires" et indiquant qu'elle sera "très vigilante sur la future réforme des retraites".
    UNE LISTE DE REVENDICATIONS FERMES
    Et d'exiger "une véritable négociation salariale qui aboutisse à une réelle reconnaissance du travail, des missions et de l'engagement professionnel des agent.e.s par une augmentation du pouvoir d'achat et la revalorisation des carrières, le non rétablissement de la journée de carence et les moyens nécessaires pour permettre aux agent.e.s d'exercer leurs missions de services publics".
    La date du 10 octobre pour cette mobilisation n'a pas été choisie au hasard puisque se tiendra ce jour-là le rendez-vous salarial qui doit notamment arrêter définitivement les mesures de compensation de la hausse de la CSG. Un moyen donc de faire pression sur le gouvernement alors que d'ici là, sont prévues plusieurs réunions de concertation dont une nouvelle, le 26 septembre, sur la CSG. Mais, prévient Bernadette Groison à l'adresse du gouvernement, "il faudrait vraiment qu'il y ait bien plus que des avancées" pour que les syndicats lâchent du lest.
    Nasr Allah Lakhsassi