• Les collègues ont été destinataires d’un message du vice-rectorat adressé spécifiquement aux enseignants et le SNES Mayotte a par ailleurs pris connaissance d’une autre communication du VR adressé aux chefs d’établissements. De l’avis des plus anciens d’entre nous, on n’a jamais vu une telle réaction de la part d’un VR depuis 2005. Marque d’affolement ou pas, cela reste inacceptable. 

    Les deux documents font état d’une rentrée en « mode dégradé ». C’est le moins qu’on puisse dire alors que, depuis trois semaines se déroule et se poursuivra la semaine prochaine une grève générale avec des barrages un peu partout sur l’île. Mais le VR au prétexte de « ne pas adopter une attitude provocatrice aux yeux de la population » prétend réorganiser les services en appliquant un « principe de proximité géographique », nouveau concept et qui concernerait les élèves comme les enseignants ! 

    Les élèves ne pouvant se déplacer par « manque de transports ou à cause des barrages auront accès à l’établissement du second degré le plus proche de leur domicile » Quant aux enseignants, « ils peuvent rejoindre un établissement proche qui n’est pas leur lieu d’affectation officielle où ils devront se signaler dès leur arrivée ». Mais ce n’est pas écrit qu’ils doivent le rejoindre, ce n’est donc pas une obligation.

    Si l’on peut comprendre la volonté de mettre à disposition des élèves des ressources pédagogiques numériques, comment peut-on, dans le contexte d’insécurité que nous connaissons envoyer des jeunes dans des établissements dont ils ne sont pas élèves ? De plus les enseignants ont des établissements d’affectation et d’exercice, ce ne sont pas des équipes mobiles qu’on peut déplacer au gré des besoins. Quel serait le sens d’une telle démarche si ce n’est d’organiser une vaste garderie ? Au prétexte d’organiser une rentrée coûte que coûte, les enseignants devraient donc se rendre dans les établissements proches de leur domicile sans ordre de mission, sans couverture ? L’accident de travail pendant le trajet n’étant reconnu qu’entre le lieu d’affectation et le domicile privé, c’est hors de question. Faut-il redire une fois de plus que les enseignants exercent, dans le respect de la règlementation, un service d’enseignement et pas autre chose ? 

    Voilà une raison supplémentaire de participer massivement, dès cette rentrée, à la grève pour laquelle la FSU a déposé un préavis. Nous en avons assez de ce type de traitement qui ne tiendrait aucun compte de notre situation statutaire et règlementaire et du contexte social. 

    Nous invitons nos collègues à ne pas prendre de risques inutiles en s’aventurant sur des routes barrées sans garantie de retour chez eux. Le SNES-Mayotte, par ailleurs, a des informations selon lesquelles des barrages hors contrôle du collectif et de l’intersyndicale seraient organisés la semaine prochaine. Là encore la grève est une réponse. Elle l’est aussi, enfin et surtout, si l’on veut que nos revendications sur la stabilisation, l’attractivité et la mise en place d’un plan de titularisation des contractuels, aboutissent un jour.

    Tous en grève dès le 12 pour protester contre le mépris, l’insécurité et qu’on compense enfin nos difficiles conditions de travail !


  • Compte-rendu du groupe de travail du 22 février sur le recrutement, évaluation-non renouvellement et rémunérations des non titulaires

     

    Ce groupe de travail s’est tenu de 14H à 18H en présence du DRH et de la chef de service de la DPC (division des personnels contractuels). Du côté des représentants du personnel étaient présents, 3 représentants et 1 expert de la FSU, 1 représentant et 1 expert FO, un représentant UNSA. Mis à part les affectations, ce GT traitait donc des aspects les plus importants de la gestion des personnels contractuels. Une fois de plus nous n’avons obtenu des documents de travail que très tardivement. Seule la FSU a pu préparer la réunion en sachant qu’aucun document sur la question des rémunérations n’à été disponible.

     

    Recrutement : Une procédure est prévue, associant les responsables pédagogiques inspecteurs et conseillers pédagogiques et la drh lors de réunions (par matières) mensuelles. La FSU est intervenue afin que soient précisés les critères. Nous avons demandé que des critères objectifs comme le niveau de diplôme et l’expérience professionnelle soient pris en compte et écrits. Le drh a acquiescé tout en expliquant qu’il évaluerait également la motivation. Nous estimons aussi, que tout en tenant compte de critères objectifs, l’avis des responsables pédagogiques (pas celui des conseillers pédagogiques s’ils ne sont pas missionnés par l’inspection générale) doit être prépondérant.

     

    Evaluation-non renouvellement : Une grille d’évaluation nous a été fournie, reprenant en partie celle des titulaires pour le ppcr. Elle prend en compte l’ancienneté, des critères éthiques (laïcité) et pédagogiques qui parfois se croisent. Elle nous semble plus complexe que celle des titulaires. La FSU ayant demandé quels critères étaient évalués par les chefs d’établissement et lesquels par la hiérarchie pédagogique, il a été répondu que les chefs d’établissements évalueraient également les critères pédagogiques. Ce qui diffère du PPCR ou certains items dépendent du chef d’établissement et d’autres de l’inspection. Nous sommes évidemment intervenus en opposition à ce point. La procédure de non renouvellement a été longuement évoquée en raison des problèmes rencontrés en fin d’année dernière. Nous avons demandé que fin mai les collègues concernés soient informés afin qu’ils puissent déclencher les recours et entamer les démarches au pôle emploi. Nous avons revendiqué, comme cela se fait dans nombre d’académies, une CCP non renouvellement, la réponse a été négative, mais nous insisterons afin de pouvoir intervenir dans de meilleures conditions (l’année précédente nous n’avons eu la liste des non renouvelés que le 9 juillet). La saisine de la CCP (commission consultative paritaire), qui examine tous les cas individuels, doit être possible pour les avis négatifs. 

    A noter que dès cette année, contrairement à ce qui était prévu, le pôle emploi s’occupera de l’ensemble de la gestion des dossiers. 

     

    Rémunérations : Comme indiqué plus haut, la question des rémunérations s’est faite sans document. Elle a suscité un débat sur la rétroactivité des mesures liées au décret de 2016. Nous avons une fois de plus demandé que les collègues en poste en 2016 et ayant un diplôme de master 2 bénéficient de l’indice 410 à partir de septembre 2016. Nous sommes restés sur un constat de désaccord. La question de l’indemnité d’installation pour les arrivants recrutés à l’extérieur de l’académie a été posée. Cette question, contrairement aux autres ne fait pas l’objet d’un consensus syndical, le SE UNSA défendant son principe au contraire de la FSU qui, tout en ayant été en 2013 à l’origine de la sur rémunération des non titulaires, estime que l’attractivité des titulaires est prioritaire

    La progression indiciaire a ensuite été abordée. La FSU rappelle que le décret prévoit une progression à l’indice supérieur, sauf insuffisance professionnelle tous les trois ans. Le drh argumente qu’il n’y a pas d’automaticité et que le niveau de rémunération des contractuels pose problème au secteur privé qui a du mal à recruter. La FSU répond le décret précise bien qu’au-delà de trois ans, une stagnation peut être assimilée à une sanction déguisée. Nous avons aussi défendu la prise en compte de l’ancienneté d’avant 2016.

    Le drh nous a demandé de proposer des modalités de progression pour le passage d’indice. Il a proposé comme seul critère l’admissibilité à l’oral du CAPES. Si nous estimons qu’il s’agit d’un critère objectif et acceptable, nous avons fait remarquer qu’il ne devait pas être le seul. La FSU, avec les autres organisations syndicales a alors proposé de s’appuyer sur la grille d’évaluation. Nous avons proposé que les collègues ayant une évaluation excellente pour l’éthique, (ces critères sont facilement évaluables comme par exemple la ponctualité) et bonne (quatre niveaux y apparaissent, non acquis, en cours d’acquisition, bon et excellent) pour les critères pédagogiques puissent au bout de trois années bénéficier d’un indice supérieur. Pour l’administration, compte tenu du niveau de rémunération il faut privilégier « l’excellence ». Là aussi, le risque d’éliminer la grande majorité est trop grand. La réunion s’est clôturée sur cette proposition qui visiblement n’enchantait pas l’administration. Il faut se féliciter, qu’à l’exception de l’indemnité d’installation, les organisations syndicales ont eu une position consensuelle. Pour terminer ce compte rendu, deux remarques sur la rentrée :

    - Les collègues non titulaires qui désirent solliciter un congé formation ont jusqu’au 16 mars pour envoyer leur dossier. Que ceux qui l’ont déjà fait ou le feront nous contactent. Attention, seront pris en compte prioritairement les dossiers de celles et ceux veulent préparer les concours (cf circulaire).

    - Le mouvement social actuel va perturber la rentrée. Les contractuels risquent de subir des pressions les amenant à prendre des risques excessifs lors de leurs déplacements professionnels. Les contractuels comme les titulaires doivent être conscients que le mouvement actuel les concerne directement. Son résultat conditionnera l’avenir du service public d’éducation à Mayotte, ou dans la perspective d’une dégradation continue ou vers un redressement. La FSU par sa présence désormais active a pu faire intégrer ses revendications pour le système éducatif. 

     

    La FSU appelle à la grève dès demain 12 mars


  • VOIE PRO, FONCTION PUBLIQUE : AVIS DE TEMPETE

    A lire absolument en cliquant ici

    AU SOMMAIRE 

    Pages 4 et 5 : États généraux Segpa, appel du 11 janvier / Promotions / Pouvoir d’achat / Inter 2018 

    Pages 6 à 9 : Réforme de l’apprentissage  / Diplômes et carte des formations / Accidents du travail / Crédits pédagogiques 

    Pages 10 et 11 : PFMP, autonomie et déréglementation / Suivi des PFMP / Lieux de stage / Revendications

    Page 12 : Toulouse,  Lycée Gallieni en lutte / Éducation prioritaire GRAND ANGLE

    Page 13 :  États-Unis / Mineur.es non accompagné.es / 8 mars / Loi Travail / Laïcité 


  • Mamoudzou le 22 février 2018,

    Malgré des barrages aux 4 coins de Mayotte depuis 4h00 ce matin les syndicats de la FSU éducation nationale (SNUIPP-FSU, le SNES-FSU, le SNEP-FSU, le SNUEP-FSU, le SNICS-FSU et le SNASUB-FSU) se sont retrouvés devant le vice rectorat ce 22 février.

    Le cortège s’est ensuite dirigé vers la préfecture où une délégation y a été reçue par le Directeur de cabinet du Préfet et celui du Vice recteur. Pour l’insécurité ambiante la préfecture annonce une baisse de 9 pour cent de la délinquance entre 2016 et 2017, assure que les forces de l’ordre sont déployées sur les sites à chaque fois qu’il est nécessaire mais avoue à demi-mot l’incapacité de celles-ci à être partout au même moment. Propose qu’on fasse de la « coconstruction » en matière de sécurité entre les parents, l’Etat et les collectivités.

    Nous en avons profité pour rappeler que par rapport à ailleurs, pour une population équivalente, notre département reste sous doté en agents de sécurité publique.

    Sur l’attractivité aucune annonce sur l’indexation de traitement à 1,53, sur l’ISG, sur l’FCR, et sur la valorisation des services à Mayotte

    Sur la contractualisation du système éducatif et la casse de la fonction publique, le Directeur de cabinet nous a opposé l’expérience des contractuels cédéisés sans plus sur ce qui concerne leur formation par leurs paires (titulaires).

    Sur les constructions scolaires. Monsieur Cauret annonce la rénovation du bâtiment D du lycée de Kahani, le projet du lycée de Kwalé, Longoni et Mtsangamouji ; et qu’entre 2015 et 2016 les dotations en matière de constructions scolaires ont été très importantes.

    Le directeur de cabinet du Préfet nous confie que tout à Mayotte est « urgence » et que le gouvernement en est conscient et qu’au même titre que la Guyane, Mayotte constitue une priorité et va « bénéficier de quelque chose ». Il a conclu par : « vos revendications sont saines et justes ».

    A ce titre, des annonces et décisions politiques seraient à attendre à la suite des assises des outre mer. 


  •  

    Le secrétaire général (SG) nous informe qu’il a concédé cette réunion du CHSCT par souci de dialogue social mais selon lui, rien ne l’y contraignait. L’instance s’est enfin réuni ce lundi 19 février soit un mois après les faits qui ont déclenché l’exercice du droit de retrait par les collègues de cet établissement et qui avaient généré dès le lendemain la demande de cette réunion par la FSU (6 représentants sur 7 au CHSCT).

    Le secrétaire FSU du CHSCT a présenté les grandes lignes de son rapport suite à l’enquête qu’il a effectuée vendredi 16 février.

    Si le CHSCT avait été convoqué plus tôt comme il en avait fait la demande, nous n’en serions peutêtre pas à 4 semaines d’exercice du droit de retrait aujourd’hui ! De plus, même si le SG considère que la compétence relève de l’établissement, la commission hygiène et sécurité de l’établissement ne s’est réunie que le 10 février.

    Au lendemain du 19 janvier, la réponse de l’administration a consisté à porter plainte et à faire identifier par les collègues les élèves bagarreurs. Ce qu’ils ont fait mais une fois acquitté de cette tâche, on les a sommés de reprendre le travail comme si tout était réglé. La question de la pertinence de cette procédure est posée quand on sait que les élèves en question en ont été informés, et qu’enfin les jeunes de Mamoudzou veulent avoir le dernier mot.

    Si les collègues ne reprennent pas le travail, c’est qu’ils sont inquiets des menaces de représailles bien réelles qui circulent et que le représentant des élèves au CA a confirmé. Les collègues reconnaissent qu’il y a des travaux de sécurisation en cours et que le proviseur a fait ce qu’il pouvait y compris faire appel à une entreprise privée de sécurité.

    Mais ils demandent un dispositif de présence permanente des gendarmes et une augmentation des effectifs en vie scolaire.

    Le SG répond qu’il n’y aura pas d’augmentation dans l’immédiat en nombre d’AED ou de CPE. Cependant, il indique qu'il va étudier la demande relative au renouvellement de contrat avec l'entreprise privée de sécurité jusqu'aux vacances. Enfin, il s'engage à organiser d’ici la fin de la semaine une réunion au lycée professionnel de Kahani avec le SG de la préfecture, la gendarmerie et les représentants du CHSCTA pour étudier la possibilité d’une présence permanente de la gendarmerie dès la rentrée.

    Si aucune mesure susceptible de restaurer la confiance n’était adoptée d’ici la fin de la semaine, nous serions alors dans une situation de désaccord persistant avec à l’issue une consultation de l’inspecteur du travail.